Bleisure or not bleisure ?

Bleisure

Près de 20 % des voyageurs d’affaires (40 % pour les plus jeunes) sont des adeptes du bleisure. C’est bien … mais le bleisure consiste en quoi ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ? Si vous n’êtes pas familier avec ce terme lisez donc ces quelques lignes … Choose and Work vous dit tout !

Bleisure … à vos souhaits !

Ce nom quelque peu bizarre « bleisure » est la contraction de 2 mots anglais (au plus grand désarroi des amoureux de la langue française) Business et leisure.

En d’autres terme le bleisure c’est joindre l’utile à l’agréable en profitant d’un voyage professionnel pour faire du tourisme privé.

Ce n’est pas quelque chose de nouveau en soit mais cette tendance prend de l’ampleur depuis quelques années déjà. Si auparavant cela concernait surtout les dirigeants d’entreprises et quelques cadres bien placés, aujourd’hui le phénomène se démocratise.

Chouette nous direz-vous, je vais enfin pouvoir visiter Buckingham Palace la prochaine fois que je vais aller à la réunion de services à Londres !

Ne nous emballons pas, comme toute nouvelle tendance, le bleisure a ses avantages mais aussi ses inconvénients.

Le Bleisure … c’est bien 🙂

Terminé le temps où seul le dirigeant de l’entreprise se permettait de profiter d’un séminaire à Lisbonne pour rallonger son séjour et faire du tourisme.

Avec le développement des nouvelles technologies, l’accroissement du rythme de vie (surtout professionnel) de plus en plus de personnes cherchent à concilier ce qui avant n’était pas conciliable : le travail et … la détente (ou loisir au choix). Bye bye donc au comportement élitiste.

Une conséquence directe de cette « transformation » du voyageur d’affaires c’est l’impact économique. De la plateforme collaborative qui propose des offres packagées au développement touristique des villes qui les accueillent en passant par les vols low costs, le marché des déplacements professionnels est devenu un nouvel eldorado.

Autre point positif, l’évolution des mentalités internes à l’entreprise. Et oui, en entreprise aussi (surtout) il faut vivre avec son temps et avec sa génération. On s’adapte donc à la génération Y qui ne jure que par le collaboratif et la technologie et qui a fait ses premières armes dans une société qui prônait le low cost et les réductions des couts.

Enfin, comme c’est aussi un phénomène de mode, le bien-être entre aussi en ligne de compte. Rien de tel qu’un collaborateur détendu après avoir profité de son week-end à Rome à la suite de son déplacement professionnel pour améliorer sa productivité ! De plus, ses aventures et autres visites vont être partagés autour de la machine à café lors de la pause déjeuner, ce qui va également améliorer les relations avec ses collègues (sauf si ceux-ci sont jaloux).

Vous l’aurez compris la plupart de ceux qui ont la « chance » d’être des voyageurs d’affaires ne voient en cette pratique que du positif, et pourtant …

Le Bleisure … c’est pas bien 🙁

Et oui, comme c’est souvent le cas il y a un revers à la médaille et pas des moindres : la législation (et jurisprudence) !

Lorsqu’un salarié est envoyé par son entreprise en déplacement professionnel, celui-ci reste sous la protection de son employeur (article L. 411 -1 du code de la sécurité sociale) pour toute la durée de sa mission.

Imaginez alors si le dit employé part en déplacement en mode bleisure et que, durant son séjour rallongé, celui-ci est victime d’un accident (ou autre). Que se passe-t-il alors ?

C’est très simple (ou pas) !
Si vous (ou un de vos employés) venez à vous blesser durant la partie « leisure » de votre séjour, l’employeur est considéré comme responsable de vous. C’est alors à l’employeur d’établir la preuve que l’accident qui est survenu l’a été alors que vous avez interrompu votre mission pour motif personnel. Autrement dit, beaucoup de complications pour un déplacement professionnel (qui à la base, est censé rapporter quelque chose de positif à l’entreprise).

Voir en ce sens l’arrêt de la 2ème chambre civile de la Cour de Cassation du 12/10/2017

Autre point à prendre en considération : l’aspect financier. Si votre entreprise règle pour vous les frais liés à votre déplacement professionnel, qu’en est-il de ce qu’elle paie réellement ?

Dans le cas d’une formule packagée rallongée, difficile de voir la frontière séparant la part due par l’entreprise de celle prise en charge par le salarié.

A l’inverse, il est plus facile de faire les comptes lorsque le salarié a réservé séparément les éléments de son voyage. Mais là encore, qu’en est-il si le billet retour du dimanche soir est plus coûteux pour l’entreprise que le billet retour du vendredi soir ?

 

Vous l’aurez compris, cette tendance bien qu’actuelle est controversée. Ceci dit, il est certainement possible de trouver un équilibre en échangeant avec tous les acteurs concernés au sein de l’entreprise pour « bleisurer ».

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